Quand l'OM rejoue ses (mauvais) classiques

Depuis quelques semaines à l’OM, les matchs se suivent et se ressemblent. Semaines après semaines, nous avons droit aux mêmes discours, aux mêmes critiques. Tour à tour, tout le monde est mis en cause : des joueurs qui ne donnent pas satisfaction, des dirigeants incompétents, des supporters… qui ne supportent pas. Chacun se renvoie la balle dans une situation où le flou est le plus total. Dès lors, difficile de jauger la part réelle de responsabilité des différentes composantes du club phocéen. On pourrait ainsi se lancer dans des débats sans fin comme ceux que l’on peut entendre chaque jour à la radio ou sur la toile, faire des reproches aux joueurs, aux dirigeants, aux supporters, à qui l’on veut, mais cela ne serait pas d’un grand intérêt tant tout ou son contraire a déjà été dit par bien plus compétents que nous. Essayons tout de même de revenir sur certains points de cette saison 2013/2014 au mauvais goût de déjà-vu.

Un remake de la saison 2011/2012

S’il y a bien une chose dont chacun peut être sûr à propos de cette saison 2013/2014, c’est que par bien des aspects, la saison des Olympiens ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de l’exercice 2011/2012 terminée à la 10^ème place. Cette saison là, ponctuée tout de même par un quart de finale de Ligue des Champions et une troisième victoire de suite en Coupe de Ligue, avait davantage attiré l’attention par la conclusion du conflit entre José Anigo et Didier Deschamps avec le départ de ce dernier et la prise de pouvoir sur tout le domaine sportif du premier.

On évoquait déjà les mêmes problèmes qu’aujourd’hui, à savoir la pauvreté du jeu, l’incapacité à redresser la barre, le manque d’investissement de certains cadres, et en particulier de la part de ceux qui ont une compétition internationale à disputer. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle vécue actuellement du côté de l’OM, avec le Mondial brésilien en ligne de mire, compétition qui concerne un certains nombre de joueurs de l’effectif dont Mathieu Valbuena, homme qui cristallise à lui seul le faible niveau et le soi-disant manque d’investissement de la part des joueurs cadres de l’équipe.

José Anigo et Vincent Labrune n’ont d’ailleurs pas hésité à répéter les sorties médiatiques et les critiques dans les médias à l’égard des cadres ces dernières semaines. Un vrai comble lorsque l’on sait qu’il y a deux ans, Anigo n’avait (selon des rumeurs) eu aucun scrupule à conseiller à certains joueurs de l’effectif de baisser de pied à l’approche de l’Euro 2012, afin notamment de savonner la planche de Didier Deschamps. Au-delà de cette similitude dans la situation sportive du club en championnat, le club aura, cette saison davantage encore qu’il y a deux ans, commis un certains nombre d’erreur, qui auraient pu permettre d’éviter cette situation.

Une communication désastreuse

Présenté comme un spécialiste de la communication, Vincent Labrune aura cette saison plus que jamais été présent dans les médias pour évoquer l’OM. Une grande présence qui au final, aura provoqué certaines erreurs de communication qui auront accentué les difficultés du club. Cela a commencé dès le début de la saison, avec la présentation du fameux « projet Dortmund », stratégie basée sur le recrutement de jeunes talents qui aura fait pschitt avant même l’hiver. Un effet d’annonce bien plus qu’une stratégie, qui aura eu le don d’agacer les supporters en plus que de s’assurer des moqueries des observateurs tout au long de la saison.

Parce que l’on ne s’improvise pas club révélateur de talents, le président olympien aurait mieux fait de ne pas donner de nom à cette politique, ni même de laisser penser que le club donnerait le pouvoir à une jeune génération. Car il ne faut pas perdre de vue que Lemina, Imbula et Thauvin, bien que talentueux, n’ont encore rien d’un Bender, d’un Gündogan ou d’un Reus, et qu’Elie Baup n’avait rien d’un Jürgen Klopp. La mise en avant dans les médias de ce projet ambitieux aura au final provoqué deux défauts régulièrement mis en lumière cette saison : la présence d’une scission cadres/jeunes chez les joueurs et l’incompétence du staff à les faire jouer ensemble.

Ce fameux conflit entre les jeunes recrues et les anciens aura d’ailleurs été à la base des déclarations des uns et des autres cette saison. Un possible conflit que les décisions de Baup ou d’Anigo tout au long de la saison n’auront jamais cessé d’alimenter, écartant du onze type tantôt les jeunes, tantôt les anciens, sans jamais les associer. En début de saison, c’était l’investissement et la nonchalance des jeunes qui étaient critiqués, et ce alors qu’ils étaient régulièrement titulaires. Aujourd’hui, ce sont les cadres qui sont décriés, en particulier les meilleurs joueurs des saisons précédentes (Valbuena, Nkoulou, Mandanda, Ayew), et ce alors que les jeunes joueurs ne jouent plus.    

La gestion de l’entraîneur

Tout ceci mis à part, l’une des plus grandes erreurs de l’OM cette saison aura été sans conteste la gestion de l’entraîneur, avec le remplacement en cours de saison d’Elie Baup par José Anigo. Est-ce une erreur ou pas ? Difficile de répondre, d’autant plus que certains n’hésiteront pas à parler d’une double erreur, car il semblait clair avant même le début de la saison qu’Elie Baup n’était pas l’homme de la situation. En effet, bien qu’ayant terminé à une inattendue 2^ème place, il ne correspondait de toute évidence pas au nouveau projet sportif olympien et n’a jamais été réellement soutenu. Dans ce cas, certains se demanderont alors à juste titre pourquoi l’avoir prolongé.

Le remplacement de Baup par José Anigo, en plus de provoquer des réactions mitigées, n’aura au final servi qu’à le placer devant ses responsabilités et attiser le ressentiment des supporters à son égard, en particulier de la part de sa majorité silencieuse. L’OM version Anigo aura bien su faire illusion durant quelques semaines dans cette course à la 3^ème place en Ligue 1, mais l’état de grâce et la pseudo-embellie constatée n’aura au final pas duré bien longtemps. A l’arrivée, les résultats sont sans appel : avec 17 pts en 13 matchs, Anigo ne fait pas forcément mieux que Baup (27 pts en 17 matchs). Si bien, que l’on se demande aujourd’hui s’il était nécessaire de limoger le coach à la casquette.

Pire encore, alors que l’on a d'ores et déjà annoncé qu’un nouvel entraîneur de standing débarquera au club la saison prochaine, l’état-major olympien a décidé de ne dévoiler son identité qu’à l’issue de la saison, officiellement histoire de ne pas déstabiliser le groupe, même s’il semblerait que l’annonce tienne davantage du coup de bluff. Une nouvelle qui n’a pas contenté les supporters  et qui est loin d’être une bonne idée. Stéphane Pauwels, agent belge consultant sur RMC, résumait ainsi la situation : « Il fallait taper un gros coup et prendre un grand entraîneur tout de suite. Dans la tête des joueurs, il (José Anigo) est un intérimaire et donc les joueurs jouent comme des intérimaires aussi. ». CQFD ?

Avec encore 8 matchs à disputer, que reste-t-il à l’OM cette saison ? Plus grand-chose. Les joueurs, qui ont été critiqués tout au long de la saison, que ce soit par les médias ou leurs propres dirigeants, ont le moral en berne et ne trouveront probablement pas les ressources pour réagir, à l’image de leur fin de saison il y a deux ans. Les cadres de l’équipe paraissent matchs après matchs dépités par cette situation. A voir leur niveau actuel et leurs visages. Les Mandanda, Nkoulou ou encore Valbuena ont visiblement la tête ailleurs et semblent attendre patiemment la fin de la saison pour s'envoler vers des cieux plus radieux. Quant aux jeunes, ils ont été tellement décrié de leur côté que leur passage sur le banc de touche depuis quelques matchs ne risque pas d’avoir amélioré leur moral et leur détermination à se battre pour retrouver leur place. En attendant, à l’arrivée, comme il y a deux ans, ce sont les supporters, « les vrais » comme disait récemment Didier Deschamps, qui n’espèrent plus rien.

Comments

[Fred]

Vivement bielsa !!

Fred

http://www.enlevement-epave-ile-de-france-idf-60-77-78-75-91-92-93-94-95.fr/