José Anigo peut-il être le rassembleur qui fait défaut à l’OM ?

Après une énième défaite concédée vendredi dernier, face à Nantes, l’Olympique de Marseille a décidé de se séparer d’Elie Baup. En cause, des résultats catastrophiques en Ligue des Champions, un retard déjà conséquent en championnat, une mauvaise gestion du groupe et un collectif complètement déchiré par les luttes internes qui a littéralement lâché le technicien haut-garonnais. En guise d’électrochoc, Vincent Labrune a opté pour la solution interne en nommant le Directeur Sportif José Anigo au poste d’entraîneur. Mais Anigo peut-il se poser en rassembleur au sein d’une équipe qui manque clairement de liant ?

Il aura suffit de 22 rencontres pour enterrer Elie Baup et le nouveau projet "Dortmund" sans cesse martelé par Vincent Labrune depuis le début de saison. Certes, les résultats ont été catastrophiques (11 défaites en 22 matchs), essentiellement en Ligue des Champions où l’OM a largement pris l’eau, notamment face à leur modèle jaune et noir, mais c’est surtout les problèmes à l’intérieur du groupe et sa mauvaise gestion par le coach à la casquette qui auront eu raison de lui. Pourtant, le recrutement (certes coûteux) en début de saison était très prometteur, avec notamment des joueurs français placés parmi les plus prometteurs de leur génération, et le groupe semblait avoir débuté sur sa lancée de la saison dernière, une saison au cours de laquelle les joueurs avaient justement retrouvé une certaine cohésion et de belles vertus de solidarité.

Vincent Labrune et José Anigo ont tranché : Baup n'était plus l'homme de la situation

L’OM a donc rechuté et, devant une situation où le club est déjà distancé dans la course à la Ligue des Champions, Vincent Labrune a choisi de confier les rênes de l’équipe à José Anigo, dans un premier temps pour les 4 prochains matchs, voire ensuite jusqu’à la fin de la saison. La première tâche du Directeur Sportif sera tout d’abord de ressouder une équipe largement démobilisée et gangrenée par de nombreux conflits internes qui remontent au moins à la saison 2011-2012. Des conflits qui se sont relancées cette saison avec l’arrivée de jeunes joueurs mis en lumière trop tôt. Car ce qui a véritablement causé la perte d’Elie Baup, ce ne sont pas uniquement ses faiblesses sur le plan tactique et sa mauvaise gestion du groupe bien connu déjà la saison dernière, mais bien ces luttes internes.

José Anigo est présenté par Vincent Labrune avant tout comme le pompier de service, mais aussi comme la personne capable de rassembler les différents égos du vestiaire. Et sur ce point, il apparaît difficile de lui donner tort, d’une part parce qu’il paraît difficile pour l’OM de trouver dès aujourd’hui un homme capable d’intervenir rapidement pour panser les plaies, d’autre part parce que s’il y a bien quelqu’un qui connaît les joueurs de l’effectif, c’est bien lui. Largement impliqué dans le recrutement, José Anigo a souvent été réputé pour être très proche des joueurs, peut-être parfois un peu trop (Cheyrou notamment), mais au vu de la situation de crise que traverse le club phocéen, c’est peut-être ce dont le club a besoin pour se relancer, même s’il pourrait s’agir d’une stratégie risquée tant le groupe semble encore divisé par le conflit Deshamps-Anigo il y a 2 ans.

En effet, même si les langues commencent à se délier petit à petit dans la presse, il semble que les problèmes de vestiaires qui ont causé la perte de l'actuel sélectionneur des bleus sont de même nature que ceux qui ont conduit au départ de Baup. D’une part, le groupe Cheyrou-Gignac-Morel, réputé proche de José Anigo, de l’autre, celui mené notamment par les frères Ayew. Des dissensions largement apaisées la saison dernière mais complètement relancées cette saison, avec l’apparition de jeunes joueurs qui semblent pour certains avoir pris la grosse tête. Ainsi, le vestiaire apparaît largement divisé, avec d’une part un conflit entre les proches d’Anigo et ceux qui le sont moins d’une part, entre les jeunes et les cadres d’autres part. S’il faut toujours rester mesuré avec ce qui est rapporté, difficile de ne pas y voir de lien entre ces conflits et les résultats cette saison.  

José Anigo pourra-t-il redresser la situation sur le terrain ?

C’est donc cette mission qui incombera à un Anigo désormais seul maître à bord. D’un certain point de vue, c’est probablement la meilleure chose qui soit pour un groupe qui n’aura donc pas à choisir d’autre camp que celui de leur Directeur Sportif. Mais pour cela, encore faut-il que le technicien ait les compétences nécessaires pour relancer un groupe qui certes manque de discipline, mais qui a aussi beaucoup de manque, notamment sur le plan tactique. José Anigo a-t-il l’aura et le charisme nécessaire pour diriger le vestiaire olympien ? Certainement. A-t-il les connaissances et l’expérience nécessaires pour permettre à l’OM d’évoluer à niveau autrement supérieur que celui démontré cette saison ? Difficile de l’affirmer, d’autant plus qu’Anigo s’est déjà assis plusieurs fois sur le banc de l’OM sans que l'équipe connaisse un véritable succès (18 V, 16 N et 17 D en 51 matchs).

C'est la raison pour laquelle le choix Anigo ne peut-être qu'une solution à court terme, car le technicien marseillais ne dispose probablement pas des compétences nécessaires pour diriger l'OM sur la durée, comme ce fut le cas pour Elie Baup d'ailleurs. Cela, les dirigeants l'ont bien compris, et c'est donc en toute logique qu'ils se sont déjà mis en quête d'un nouvel entraîneur,cela malgré les dires de Vincent Labrune. Seul problème, et il est de taille, l'OM n'a actuellement pas les moyens financiers pour engager un nouvel entraîneur, encore moins s'il se décidait à engager un technicien de calibre. Même la piste Antonetti, celle qui semble la plus chaude actuellement, paraît difficile d'accès pour les finances olympiennes. C'est dire toute la difficulté devant laquelle se trouve l'état-major olympien aujourd'hui. Le club, qui a investi plus de 40 Millions d'Euro cet été, devrait donc selon toute vraisemblance confier les rênes de l'équipe à Anigo jusqu'à la fin de la saison. A moins que le club se sépare de quelques valeurs marchandes, à commencer par N'Koulou, suivi par Naples, ou encore André Ayew. Et entame un nouveau projet ?

Vous l’aurez compris, l’OM a besoin d’un homme capable de gérer les différents égos, mais aussi d’un technicien capable de remporter des matchs. Anigo a-t-il les compétences et l’expérience nécessaires pour palier les faiblesses techniques et tactiques de son prédécesseur ? Rien n’est moins sûr, et c’est la raison pour laquelle l’OM doit aussi s’activer dès maintenant pour lui trouver un successeur capable à la fois de fédérer un groupe et de le guider de la meilleure des manières sur et en dehors du terrain. La seule certitude que l'on peut avoir aujourd'hui côté phocéens, c'est que les 4 prochains matchs des marseillais (Dortmund, Lyon, Toulouse, Bordeaux) seront déterminants pour la suite de la saison. Difficile aujourd'hui de voir plus loin.

Comments

[Akatsuki89]

Salut !



Je suis d'accord avec toi. Il suffit de voir les Girondins de Bordeaux. Relégable il y a peu, aujourd'hui 4e. Ce qui a changé ? L'esprit, la mentalité. L'OM possède une grosse équipe, suffit juste de remotiver et redynamiser cette équipe sur le court terme du moins.

[Deschales]

Salut,

Il pourrait faire l’affaire, mais je pense que le travail doit commencer dans la tête des joueurs mêmes. Ils doivent se battre pour le club et non pour leur propre intérêt. J’espère que les Phocéens vont enfin montrer de quoi ils sont capables.