Vintage : France - Brésil 12/07/1998

Pour les plus jeunes, cette date ne signifie rien. Pour la plupart, le 12 Juillet 1998 est un tournant dans l'histoire du football tricolore, un repère dans une vie. On se souvient tous ce que nous avons fait ce jour-là. Oui ce jour-là, l'Equipe de France remporte sa première (et unique) Coupe du Monde, devant son peuple qui plus est ! Un match qui a rendu fou de joie 60 M de téléspectateurs et a marqué toute une génération de footeux. La génération Zidane, Blanc, Deschamps, Barthez aura réussi ce que la génération Kopa ou la génération Platini n'ont jamais eu la chance de pouvoir réaliser. Retour sur ce match de légende...

L'Equipe de France entre en Coupe du Monde avec quelques incertitudes. Il faut dire qu'Aimé Jacquet était très contesté par ses décisions et le choix des joueurs. Malgré une demi-finale lors de l'Euro 96. La France entre donc en compétition avec une pression populaire énorme. Le premier tour passe sans encombre avec des raclées face à l'Afrique du Sud (3-0), l'Arabie Saoudite (4-0) et enfin une ultime victoire face au Danemark (2-1). Le 8e de finale sera délicat mais passera de justesse face au Paraguay du monstrueux Jose Luis Chilavert. Laurent Blanc marquera le fameux but en or durant les prolongations (1-0) et permettra à un peuple de rêver. En quarts de finale, les voisins italiens se présentent aux Bleus. La rencontre accrochée, accouche d'un nul (0-0) et une séance inéluctable de pénalty pour se départager. A ce jeu, ce sont les Bleus qui l'emportent malgré le loupé de Lizarazu. L'engouement médiatique et populaire est alors au plus haut. La France est en demi ! Et a sorti les ritals ! Se présente alors l'outsider, la Croatie de Davor Suker. L'histoire se souviendra que Thuram marquera ses deux seuls buts sous le maillot France ce soir-là (2-1). Oui, la France accède en finale de Coupe du Monde. Devant son public et dans sa nouvelle enceinte inaugurée un an plus tôt : le Stade de France. Et pour couronner le tout, ce sera face aux légendaires brésiliens menés par Ronaldo, Roberto Carlos, Taffarel, Dunga ou Rivaldo. Le Brésil qui sort d'une campagne victorieuse lors de la World Cup 94.

Voici les compositions :

La présentation des équipes face à un public acquis à la cause Bleu-Blanc-Rouge :

Première anecdote, vous l'avez peut-être oublié mais le Président, Laurent Blanc est suspendu pour la finale suite à une sévère simulation de Slaven Bilic lors de la demi-finale. Une simulation qui a valu un carton rouge à Blanc. 15 ans après on n'a pas oublié Bilic ! La deuxième, Ronaldo était à l'époque le meilleur attaquant du monde. Il Fenomeno qui transperçait toutes les défenses du continent et dont redoutait particulièrement le trio Desailly-Leboeuf-Barthez. Etrangement, la légende raconte que joueur sera victime d'épilepsie la veille et n'aura même pas été à 50% de ses moyens... Tant mieux ! Parce que Leboeuf derrière c'était moins rassurant que Blanc-Desailly, la charnière roc des Bleus qui n'a encaissé que deux buts dans la compétition.

Le match démarre et de suite le trio de travailleur Deschamps-Petit-Karembeu écrase le milieu brésilien par son agressivité. La rigueur défensive et tactique rend impossible toute offensive pour la Seleçao incapable de développer son jeu. Cette tactique servant à empêcher toute transmission vers le duo Ronaldo-Bebeto et de passer par les ailes où les latéraux apportent le surnombre. On ne le cache pas, le Brésil a aussi manqué d’inspiration en première période. Les mouvements manquaient, la circulation de balle était trop lente, malgré les décrochages de Dunga et Rivaldo pour organiser le jeu de loin. Les techniciens sud-américains avaient besoin d’espaces pour s’exprimer, mais les Bleus les en privaient en défendant bas et en bloc.

Nous sommes à la 27e minute de jeu, corner pour la France tiré par Petit. Corner bien tiré !!! Coupé par Zizou au premier poteau et bim 1-0 pour la France dans la folie générale !!

Le stade est en ébullition ! Le pays est en fusion ! La France mène 1-0 face aux Brésil. Et met en évidence les errements aperçus dans les tours précédents lors des coups de pieds arrêtés.

Puis arrive la 31e minute et... ça ne vous rappelle rien ?

L'acrobate Barthez casse en deux un Ronaldo fantomatique pour le bonheur des photographes. Revenons au match, l'impressionnante solidité des Bleus contraste avec la fébrilité défensive do Brasil. A force de vouloir attaquer, de jouer le surnombre, la défense peut prendre l'eau aisément avec un simple dribble de Djorkaeff dans la forme de sa vie. C'est justement sur une action de Djorkaeff qu'un corner est sifflé à nouveau pour la France juste avant la pause. Le Snake le tire... Une nouvelle fois pour Zizou au 1e poteau et bim !!! 2-0 !!! Incroyable !! On se prend à rêver de l'impossible !! Zidane entre dans le coeur des français et la légende. La mi-temps est sifflée et les joueurs sont ovationnés.

Deuxième mi-temps, Mario Zagallo lance le prodige Denilson à la place de Leonardo (non messieurs les parisiens vous ne délirez pas). L’objectif est de donner plus de présence offensive et plus de largeur au jeu pour étirer le bloc défensif français. Ils sortent également des vestiaires pleins de rage et déterminés à retourner la tendance. Les Bleus vont alors subir face à une équipe totalement transfigurée. Ronaldo et Bebeto tentent chacun leur tour mais tombe face à un Fabulous Fab impeccable. Marcel Desailly est malheureusement expulsé à la 68e min suite à un tacle trop appuyé. La France va alors la jouer défensive mais les joueurs de la Seleçao se montrent trop individualistes ou pas assez précis pour inquiéter le mur français. Plus le temps passe, moins les chances de voir l'équipe adverse recoller à la marque s'épuisent. C'est ainsi qu'Emmanuel Petit sort de son trou à la 93e et après une remontée de tout le terrain, s'en va tromper Taffarel. 3-0 la messe est dite ! La France est championne du monde putain !

La foule est en ébullition, la génération Black-Blanc-Beur naît. Une équipe construite autour d'un génie : Zidane.

La chanson et 1, et 2 et 3-0... sort dans toutes les bouches et la musique I will Survive de Gloria Gaynor devient le tube de l'été et la musique qui accompagnera ce titre définitivement dans l'esprit des supporters et des joueurs. La France fête ses héros et vit un moment intense jamais égalé. 15 ans après, l'émotion est toujours là. On est sevré d'émotions avec cette équipe de France actuelle. Alors oui, revenons cinq minutes dans les années 90 et merci les Bleus ! Merci Jacquet, merci Zizou. Merci !