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Eleven Football Club
21 mai 2013

Quand l'homme à la casquette relance sa carrière et l'OM

Son arrivée cet été à l'Olympique de Marseille avait suscité des interrogations, tant de la part des supporters que des observateurs, qui l'estimaient fini, tout du moins pas taillé pour entraîner l'OM. Pourtant, sans faire de bruit, Elie Baup a été l'un des artisans de la très belle saison des olympiens, auteurs d'un beau parcours et solide dauphin du PSG cette année. Retour sur la saison d'un homme qui s'est complètement relancé et qui est candidat au titre de meilleur entraîneur de Ligue 1.

Lorsque le 4 juillet 2012, Elie Baup est nommé entraîneur de l'Olympique de Marseille en remplacement de Didier Deschamps, beaucoup ont été partagés entre stupeur, doute et incompréhension. C'est que l'homme à la casquette n'avait pas forcément laissé un bon souvenir, lui qui s'était retiré du monde du football après un échec douloureux du côté du FC Nantes. La descente des canaris lors de la saison 2008-2009 lui avait fait très mal, tant sur un plan psychologique qu'au niveau de sa crédibilité. On parle quand même d'un entraîneur qui avait réalisé un parcours globalement très positif du côté des Girondins de Bordeaux (le titre de 1999, une coupe de la ligue en 2002), qui avait réalisé une très belle première saison avec Saint-Etienne en 2006, à l'époque promu en Ligue 1 (6ème), ou encore, avait réalisé l'exploit de qualifier Toulouse pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions en 2007 (3ème). Mais le monde football peut-être parfois très cruel et amnésique, à tel point que le technicien avait plus ou moins disparu de la carte. Devenu en 2009 consultant sur Canal +, l'homme à la casquette, souvent raillé par Pierre Ménès (ahh le légendaire cri de la mouette !), était parfois évoqué, parfois placé, mais jamais nommé, si bien que lui même au fond de lui avait dû finir par douter d'un retour au plus haut niveau.

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Elie Baup était consultant au CFC lorsque l'OM est venu le ramener aux affaires

Lorsque les dirigeants marseillais se tournent vers lui à l'été, le club sort d'une saison catastrophique (10ème) ponctuée de prises de becs entre José Anigo et Didier Deshamps, de querelles internes au sein du vestiaires entre les pro-Deshamps et les pro-Anigo. Le groupe perd aussi des joueurs mais ne les remplace pas. Le choix de Baup paraît surprenant mais il s'avèrera payant. Le début de saison est flamboyant (6 victoires consécutives), le club revient de l'enfer face à Fenerbahçe en Europa League (menés 2-0, ils arrachèrent le nul). Le niveau de jeu est relativement agréable, la défense solide, et surtout, le groupe fait part de nouvelles vertus collectives, le tout dans une ambiance au beau fixe. Lorsque l'on compare l'équipe à celle de la saison précédente, on ne peut que reconnaître qu'un changement a été opéré et que l'équipe a évolué positivement. Dans ces conditions, il est difficile de croire que cela est dû au hasard, tout comme il est difficile de ne pas en attribuer une partie du mérite à Elie Baup. Cependant, avec l'arrivée de l'automne, les rencontres deviennent de plus en difficile pour l'OM qui ne joue plus aussi bien qu'à l'été. Le groupe olympien, en effectif très réduit, a des difficultés à faire face à l'enchaînement des rencontres, si bien que le club doit inévitablement faire une croix sur la Coupe d'Europe. Elie Baup fait comme il peut, défend ses joueurs lorsqu'il le faut, et renonce finalement très vite aux "ambitions dans le jeu" qu'il avait en début de saison.

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Baup a toujours défendu ses joueurs et à su les mobiliser toute la saison

A mi-saison, le club est à égalité de point avec le PSG et Lyon. On dit que le titre est acquis pour Paris et que seul Lyon pourra tenir la cadence, que le niveau de l'OM n'est pas à la hauteur. Les olympiens jouent de plus en plus mal, perdent notamment à domicile face à Nancy (0-1). Elie Baup ne s'alarme pas, reste confiant sur les capacités de l'équipe, et regrette qu'on fustige la qualité du jeu pratiqué. Il aura raison, puisque c'est l'inverse qui se produira. Après sa défaite lors du classico (2-0), l'OM est 3ème à 5 pts de Lyon et regarde plutôt vers Nice et Saint-Etienne qui se rapproche. Puis viendra une série, ou plutôt la série, d'invincibilité (10 matchs), accompagnée de victoires "mémorables", toutes acquises par un but d'écart (7 victoires en tout). Certes, le jeu est qualifié de médiocre, mais les résultats sont là. Alors que l'équipe pêche dans la construction de ses attaques, elle demeure ultra-solide d'un point de vue défensif, grâce notamment à la charnière Nkoulou-Mendes et à Mandanda, mais aussi à l'arrivée de recrues au mercato hivernal, et notamment celle d'Alaixys Romao. Beaucoup reprocheront à Elie Baup sa frilosité dans le jeu ainsi que sa gestion de l'effectif, lui qui a toujours eu l'habitude de s'appuyer sur une même équipe-type, mais malgré les critiques, Elie Baup aura toujours su faire le dos rond, s'appuyant sur les nombreuses critiques pour remobiliser ses troupes et les guider vers une 2ème place inespérée en début de saison. 

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La bonne entente peut-elle durer ?

Aujourd'hui, Elie Baup a réussi son pari, celui de revenir dans le circuit avec succès. L'OM s'est qualifié pour la Ligue des Champions après une saison sans panache, mais avec des résultats et des qualités mentales au-dessus de la moyenne. Au départ réservés, les supporters ainsi que les observateurs semblent lui avoir redonné du crédit, preuve en est sa nomination au trophée UNFP récompensant le meilleur entraîneur de la saison. En position de force, le voilà désormais à même de continuer à développer son projet de jeu et de prendre davantage de poids dans la gestion du futur du club. Alors que le club devrait lui proposer de prolonger son contrat, assorti d'une revalorisation salariale, il souhaite aussi pouvoir disposer de davantage de poids dans le prochain recrutement du club. Reste cependant une inconnue, son entente avec José Anigo. On le sait, le Directeur Sportif marseillais aime avoir toute puissance sur le recrutement du club (entre autres) et n'apprécie que très peu de devoir partager cette responsabilité avec l'entraîneur (les brouilles avec Deschamps l'ont notamment prouvé). Aussi on ne sait même pas si le club du Président Vincent Labrune est sur la même longueur d'onde que son entraîneur. Alors qu'il déclarait vouloir "réussir 2-3 coups sympathiques", Elie Baup, qui semble plus ambitieux que son Président, l'a contredit en conférence de presse, préférant quant à lui, que le club recrute "des valeurs sûres". Le début des difficultés ?

Vous l'aurez compris, le plus dur commence désormais pour Elie Baup, qui aura à coeur de confirmer cette belle saison avec des moyens certes plus grands que la saison passée, mais encore bien loin de certains concurrents comme le PSG ou Monaco. Elie Baup, homme d'expérience qui a relancé sa carrière avec brio, parviendra-t-il à réitérer la belle saison du club alors qu'il sera attendu au tournant, lui dont on dit qu'il réussit moins bien la 2ème année ? C'est en tout cas tout le mal qu'on lui souhaite, à lui et à l'OM.

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