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Eleven Football Club
7 janvier 2013

Quelles sont les clés de la réussite nantaise ?

Nantes, Monaco, Lens, Auxerre ou encore Strasbourg... Depuis quelques saisons on ne compte plus ces équipes, anciennes places fortes du football français, qui végètent dans des divisions inférieures. Le parcours difficile que ces équipes ont connus ces dernières saisons apporte la preuve que digérer une descente est probablement la chose la plus difficile à faire lorsque l'on a connu les sommets. Sauf à obtenir un coup de pouce comme Monaco, certaines équipes n'y parviennent pas, comme Lens et Auxerre (trop frais dans les têtes). Pire encore, Strasbourg et Metz sont à des étages en dessous. Mais il y a une équipe qui cette saison semble avoir amorcé son réveil, le FC Nantes. Coco Suaudeau, l'équipe de 1994/1995, l'une des plus belles équipes du football français, summum de ce que l'on appelle "le jeu à la nantaise", tout cela semble très loin. Malgré tout, l'équipe semble avoir oublié ses remous du passé et pourrait bien retrouver l'élite en mai prochain, sous l'impulsion de Michel Der Zakarian. Nous allons essayer de voir quelles sont les clés de la réussite nantaise.

Der Zakarian, le bon guide

Il serait réducteur de penser que la réussite actuelle des nantais ne tient qu’au talent de leur entraîneur Michel Der Zakarian. Néanmoins, au vu des résultats cette saison, comment ne pas penser qu’il ne constitue pas l’étincelle qu’il manquait à Nantes pour retrouver l’élite ? Doit-on rappeler que c’était déjà lui lors de la saison 2007-2008 qui avait permis aux canaris de remonter en Ligue 1 ? Limogé sans ménagement par le Président Kita en début de saison suivante, il est revenu cet été par la grande porte. Fort de son expérience sur le banc de Clermont qui l’aura vu manquer de peu la montée la saison dernière, celui qui vient d’être nommé meilleur entraîneur de ligue 2 par France Football pour la 2ème saison consécutive arrive plein d’assurance, sûr de sa force, prêt à mener ses troupes vers l’étage supérieur avec bien sûr, l'ambition de l'y maintenir.

Comme souvent avec les anciens joueurs reconvertis entraîneurs, le groupe qu’il dirige est à l’image de ce qu’il représentait lorsqu’il était sur le terrain, c'est-à-dire sérieux, solide, rarement dépassé par les évènements et doté de ressources physiques et mentales. En 6 mois, il est parvenu à insuffler à son équipe une nouvelle dynamique et une nouvelle façon de jouer, plus pragmatique. Moins portée sur le jeu que son prédécesseur Landry Chauvin (actuel coach de Brest), l’équipe de "Derzoum" présente la particularité d’évoluer dans un schéma tactique différent selon que l’équipe évolue à domicile ou à l’extérieur. Une particularité à ce niveau qu'il faut signaler et qui semble porter ses fruits, puisque Nantes présente le meilleur bilan à domicile et le 4ème à l’extérieur avec des victoires probantes notamment face à Auxerre et Monaco.

tactique

Les deux schémas nantais : 4-2-3-1 (dom) et 5-4-1 (ext)

Un groupe restreint de qualité

Si en début de saison le FC Nantes ne faisait pas forcément partie des favoris désignés pour la montée, des équipes comme Monaco, Auxerre, Dijon ou encore Caen semblant mieux armés, aujourd’hui, il ne fait pas de doute que les nantais ont un groupe suffisamment armé pour maintenir sa place sur le podium en fin de saison. Der Zakarian s’appuie sur un groupe restreint (16-17 joueurs) mais de qualité. Un effectif complet donc, mélange de joueurs expérimentés, qui pour la plupart connaissent bien la Ligue 2 (Eudeline Veigneau, Bessat, Madouni, Cichero), et de jeunes joueurs d’avenir formés au club (Veretout, Trebel, Djilobodji, Touré). Ce sont aussi des joueurs polyvalents, capables d’évoluer dans un schéma tactique différent. A l’arrivée, nous avons là une équipe solide, difficile à prendre en défaut, à laquelle on peut ajouter leur arme fatale, Filip Djordjevic.

nantes

Deaux-Bessat-Cichero-Gakpé-Veretout : un mélange entre joueurs expérimentés et jeunes talentueux

En effet, comment ne pas parler de Filip Djordjevic, meilleur buteur du club. Arrivé en 2008 à Nantes, l’attaquant serbe de 25 ans a déjà dépassé son record de but inscrit sur une saison avec Nantes (13 buts en 17 rencontres), et semble vraiment atteindre la mesure de son potentiel, au point d’avoir été sélectionné en équipe nationale en novembre dernier face au Chili. On dit toujours qu’une bonne équipe doit disposer d’un bon gardien et d’un bon attaquant. C’est le cas des nantais avec Rémy Riou (11 clean sheet !) et le buteur serbe. Pour conclure, l’entraîneur nantais dispose d’un des meilleurs groupes de Ligue 2, un groupe qui est parfaitement concentré sur l’objectif du club à savoir la montée. Si l’équipe parvient à faire face aux éventuelles blessures ou suspensions de leurs cadres, il ne fait aucun doute que l’équipe parviendra à atteindre son but à l'issue de la saison.

Un bon parcours

Depuis le début de la saison, l’équipe nantaise n’a perdu que 2 rencontres en championnat, face à Arles-Avignon (6ème  journée) et face à Ajaccio (10ème). Depuis, l’équipe reste sur une série impressionnante de 9 matchs sans défaites (6 victoires, 3 nuls), avec 11 buts inscrits pour seulement 2 encaissés, ce qui est une performance en tout point exceptionnelle. Mais davantage que cette série, c’est le parcours qu’il faut prendre en considération, et notamment son comportement face aux concurrents directs. En effet, face aux autres favoris pour la montée, l’équipe ne flanche pas. Mieux encore, c’est au cours de ces rencontres que l’équipe se comporte le mieux. Que ce soit à domicile (victoires face à Caen, Angers, Lens ou Dijon) ou à l’extérieur (victoires face à Monaco, Auxerre), l’équipe sait élever le niveau de jeu lorsqu’il le faut.

djordjevic

Djordjevic a répondu présent lors des grands rendez-vous

Plus que la première place, ses victoires face à des concurrents pour la montée lui offre par ailleurs un avantage psychologique non négligeable sur des adversaires a priori (sur le papier) plus dangereux. A mi-saison, Nantes est en tête du championnat et possède une avance de 4 points sur le 4ème Angers. L'équipe possède la meilleure défense du championnat (11 buts encaissés) ainsi que la 3ème attaque (27 buts marqués), ce qui constitue un bon résultat. On peut le voir, l'équipe se veut avant tout solide derrière et réaliste devant. Suffisamment pour maintenir son avance ? Rien n'est acquis, parce qu'il reste aux nantais un marathon de 19 matchs tous difficiles, avec notamment des déplacements périlleux face à Caen, Istres, ou encore Dijon et Angers. Il faudra en passer par là pour retrouver l'élite, même si l'optimisme est de rigueur vu la bonne passe actuelle des nantais.

Un climat apaisé

Le 3 novembre 2012, Nantes affrontait à domicile Angers pour un derby au sommet de la ligue 2. Un match qui se sera joué à guichets fermés et qui aura vu pendant 90 minutes une superbe ambiance à la Beaujoire, une ambiance qui rappelait à quel point les nantais ne sont pas à leur place en Ligue 2. Les supporters semblent avoir digéré les échecs répétés lors des dernières saisons et se rendent de plus en plus au stade, décidés à jouer leur rôle de 12ème homme. Les tensions semblent avoir été apaisées et la fracture qui existait entre le club et son public semble enfin consolidée. Tous les acteurs tirent enfin dans le même sens, guidés vers un objectif commun. Même l'omnipotent Président Kita, grand consommateur d'entraîneur (7 depuis sa prise de fonction) se fait de plus en plus rare. Il faut dire que l'une de ses dernières sorties médiatique, à l'encontre de Landry Chauvin en mai dernier, coupable désigné de la 9ème place nantaise, avait été très mal perçue.

nantesangers

La Beaujoire à guichets fermés pour la reception d'Angers

Cet été, il reconnaissait plus ou moins avoir commis des erreurs (probablement pas cette dernière) de gestion depuis sa prise de présidence. Il faut reconnaître que l'homme d'affaire franco-polonais, qui a injecté plus de 60 Millions d'euros (12,5 Millions encore cet été), y était pour beaucoup dans la dégradation des relations au sein du club ces dernières années, allant jusqu'à provoquer l'indignation des supporters ainsi que celle des anciens nantais. Parmi ses plus grandes erreurs, le limogeage de Michel Der Zakarian après seulement 3 journées de Ligue 1 à l'été 2008, qui poussa doucement mais surement le FC Nantes dans l'anonymat de la Ligue 2. Preuve de son changement d'attitude, il n'hésita pas une seconde au moment de faire revenir Der Zakarian pour guider le club en Ligue 1. Un entraîneur reconnu à ce niveau, ancien du club et donc adoubé par les anciens et les supporters, il s'agit probablement de la meilleure décision prise jusqu'à présent. 

 

Nous l'avons vu, aujourd'hui tous les voyants sont au vert pour voir les canaris rejouer en Ligue 1. Avec Der Zakarian aux commandes, l'homme de la dernière montée, le club semble prêt à retrouver l'élite, guidé notamment par Filip Djordjevic et Jordan Veretout. Le bon parcours de l'équipe jusqu'à présent place en tout cas le FC Nantes comme l'un des favoris à la montée, avec Monaco et Caen. Comme l'estimait le Président Kita, le club était peut-être monté trop tôt en 2008, les fondations n'étant pas solide au sein du club. Aujourd'hui en tout cas, les tensions semblent apaisées et les supporters semblent à nouveau se reconnaître dans leur équipe. A priori, les erreurs du passées ont été retenues. Cela suffira-t-il aux nantais pour monter et se maintenir ? Il est encore tôt pour se prononcer même si cela en prend le chemin. C'est en tout cas tout le mal que l'on peut souhaiter aux nantais et au football français.

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