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Eleven Football Club
30 novembre 2012

Didier Deschamps le pragmatique : un coach incompris !!!

 

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Ah Didier Deschamps, que de bons souvenirs rien qu’en prononçant ces deux mots. Les grandes heures de l’équipe de France rime sans conteste avec l’un des plus grands milieu de terrain qu’a pu connaître (et sans doute ne reverra jamais) le foot français. L’OM, La Juve, l’EDF, ce joueur aura marqué de son empreinte les années 90 (la décennie du foot et du vrai avec des joueurs charismatiques, que l’ont ne croisera de si tôt). Didier Deschamps sur le terrain n’était pas qu’un simple joueur, il avait déjà l’âme d’un coach, il savait exactement où se placer pour soit annihiler l’attaque adverse, soit pour apporter le surnombre en contre-attaque. Mais le plus étonnant, c’est de part son sens tactique déjà très développé pour un joueur, il pouvait influencer les changements de son coach (Anelka and Wiltord like this…).

En outre, Didier Deschamps n’a jamais déçu. Déjà dès son arrivée au centre de formation du FC Nantes en 1983, il se fait remarquer par son tempérament de meneur. Mais c’est bien avec son transfert à l’OM en 1989 que DD rentre dans l’histoire du foot français (et du foot international), puisqu’il remporte en tant que capitaine de l’OM l’unique ligue des champions du championnat de France en 1993. Puis en 1994 il prend encore une autre dimension lorsqu’il intègre de la Juve, qui après son arrivée remporta 3 titres de champions. Et enfin la consécration, le doublé historique (pour l’époque) Coupe du Monde 98 et Euro 2000, où il fût le cadre de cette équipe, sur le terrain et en dehors. D’ailleurs Aimé Jacquet et Roger Lemerre ont déclaré qu’ils ne pouvaient constituer leurs onze de départ sans le consulter, c’est dire l’importance qu’avait ce joueur, l’intelligence et l’assurance qu’il pouvait dégager.

 

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Après cette énorme carrière de joueur, qui est mise à terme en 2001, Didier Deschamps ne quitte pas pour autant le monde du petit ballon rond. En effet, il devient dans la foulée entraîneur de l’AS Monaco, non moins sans difficulté, puisque l’AS Monaco termine 15e du championnat, et au vu de cette saison, personne ne pouvait envisager un avenir des plus faste pour ce club, et pourtant, dès la saison suivante, l’AS Monaco termine 2e du championnat et remporte la Coupe de la Ligue, au vu de cette belle saison S. Nonda termine meilleur buteur et J. Rothen meilleur passeur. Par ailleurs Didier Deschamps « lance » de jeunes talents tel Evra ou Squilaci. Puis vînt LA saison 2003/2004, sans doute l’une des plus passionnantes que la L1 a pu connaître ces dernières années. A la trêve hivernale Didier Deschamps mène son équipe en 8e de la LDC et est en tête du championnat. Et chose rare en France, Didier Deschamps privilégie la coupe d’Europe au détriment du championnat, ce qui par ailleurs lui coûtera le titre en fin de saison. Lors de cette campagne européenne, Didier Deschamps a démontré toute l’étendue de son sens tactique, ainsi que de sa maîtrise des approches de matchs. Tout d’abord, Didier Deschamps s’est fait remarquer (ainsi que Monaco par la même occasion), lors du match de poule contre la Corogne et le fameux 8-3. Par la suite, la confrontation contre le Real a conffirmé tout le talent de Deschamps de ses approches de matchs et de sa lucidité envers le contrôle et le pouvoir de décision qu’il peut avoir sur son équipe. En effet, interviewé par Daniel Riolo quelques années plus tard, Deschamps lui a confié qu’avant le match retour, il savait que pour se qualifier, il devait faire reculer Rothen au milieu pour avoir une meilleure circulation et pour pouvoir sortir plus proprement le ballon, cependant ayant conscience qu’il n’avait pas l’expérience et l’aura nécessaire en tant que coach pour pouvoir sortir soit Zikos ou Bernardi (qui étaient 2 monstres au milieu), Deschamps lui a avoué que la suspension de Bernardi et la blessure de Zikos furent une aubaine pour lui. En outre sans ces 2 évènements, Deschamps savaient parfaitement qu’il n’aura jamais pu sortir un de ces joueurs, car le groupe ne l’aurait jamais accepté, et la suite de la compétition n’aurait sans doute pas été aussi belle pour Monaco.

 

250px-AS_Monaco_vs_Porto_2004-05-26  (Feuille de match de la Finale de 2004)

 

De ce match, commence à découler un débat qui suivra Deschamps jusqu’à aujourd’hui. En outre, des spécialistes, des amateurs et autres… commencent à dire que tout au long de sa carrière (joueur et entraîneur), Deschamps n’a eu que de la chance dans ses réussites. Donc il commence à y avoir des Pro et Anti Deschamps. Et ce terme de chance peut se confirmer avec la confrontation avec Chelsea ou réduit à 10 Monaco joue largement, alors qu’ils se faisaient littéralement bouffé à 11 contre 11, et de ce fait arrive à se hisser en finale au terme d’une 2e période des plus formidables. Pour certains (aujourd’hui et non à l’époque), cette qualification en finale n’a été ponctué que par la chance, alors qu’il est évident qu’elle est surtout due à l’approche tactique de Deschamps, qui a su prendre les bonnes décisions au bon moment, et appliquer à la perfection son légendaire pragmatisme, et oui, en effet il a su profiter des évènements qui lui ont été profitables. On le sait tous, dans chaque succès, il y a une part de chance. Et ce débat entre talent, pragmatisme et « Deschamps n’a que de la chance », va s’accentuer au cours des années suivantes, et notamment à l’OM.

Mais avant son aventure marseillaise, Deschamps a effectué un cours passage à la Juve, lors de sa descente judiciaire en Serie B. Il a su gérer avec brio cette situation difficile, accéder à la Serie A la saison d’après, malheureusement après plusieurs désaccords, Deschamps met à terme son contrat avec la Juve. Après quelques années de repos bien méritées, Deschamps débarque à Marseille, et avec du lourd. Tout d’abord, il apporte à l’OM toute son expérience accumulée, son professionnalisme qu’il manque cruellement en L1, et également des joueurs de gros caractères, tels Lucho, Heinze, Diawara, Edouard Cisse. Au cours des premiers mois, l’acclimatation est des plus incertaines. D’ailleurs les anti-Deschamps (des supporters de l’OM) veulent déjà sa tête en décembre. Ce qui est des plus notables lors de ce début de saison, c’est que certes l’OM ne pratique un jeu flamboyant, mais dégage une certaine sérénité, à l’image de Deschamps. Ce dernier va réussir à créer un esprit d’équipe tel qu’à partir de la 2e partie de championnat, l’OM rattrapera son retard sur Bordeaux, et à chaque match dégagera un sentiment de « quoiqu’il arrive l’OM s’en sortira bien ». Il a réussi à inculquer à l’OM la dynamique de la gagne, l’importance de la victoire et surtout un certain professionnalisme incarner par Heinze et Lucho. Ce qui donne encore plus d’importance à Deschamps dans l’obtention de ce titre est bel et bien son pragmatisme.

 

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Rappelez-vous les cas Ben Arfa et Valbuena, quasiment indésirables jusqu’à la trêve hivernale, sur le départ, un remplacent trouvé du nom de Mancini (oui oui, celui qui a cassé le dos de Reveillère), mais le transfert tourne au vinaigre, et Deschamps conscience qu’il faut redonner un second souffle à son équipe, il décide de « réintégrer » Ben Arfa et Valbuena dans son plan de jeu. Certes, ils ne seront pas les joueurs n°1 de l’OM, mais ils auront une certaine importance dans les 2 titres remporter par l’OM cette année. D’ailleurs cela a valu à Valbuena d’être sélectionné pour la coupe du monde en Afrique du sud. La saison suivante fut un peu plus délicate dû à un mercato des plus foireux. Puisque Deschamps voulait des joueurs confirmés pour pouvoir être compétitif en LDC, mais vous connaissez tous la suite des évènements. Ce qui caractérise ce marcato, c’est que d’un côté Deschamps exigeait des joueurs d’un certain profil, déjà confirmés et surtout avec un comportement très professionnel, et de l’autre un emballement des dirigeant qui ont surpayé des joueurs moyens (à part Remy). Ce mercato a conditionné la suite du championnat, c’est-à-dire un manque de talent en LDC, et donc une confrontion plus que pitoyable contre MU en 8e, et en championnat, même si l’équipe est très poussive, Deschamps arrive tout de même à faire des miracles, surtout dans des conditions qui se détérioraient petit à petit, M’Bia qui se prend pour M’Bia, mis à l’écart d’Heinze et de Lucho. Malgré cela, Deschamps par sa maîtrise et son approche, réussira à recadrer tout le monde pour joueur le titre jusqu’au bout, et gagner pour la 2e fois la coupe de la Ligue. Mais cette 2e saison à la tête de l’OM, a eu comme conséquences pour Deschamps un déferlement de haine, de dégoût de dépit à son encontre. En effet, même à l’intérieur des supporters de l’OM, une bonne partie était totalement contre lui. Pour eux, les titres gagnés par l’OM n’étaient seulement dus à Gerets, et Deschamps n’a eu que de la chance de reprendre une équipe qui jouait très bien, et donc Deschamps selon eux (des ignorants sûrement) n’a eu aucune importance dans l’obtention de ces titres. Viens donc dans tout ce méandre, la 3e saison, qui fut très délicate à préparer, puisque d’erreur en erreur de gestion, les caisses s’en retrouvèrent vidées, les tensions entre Deschamps et Anigo de plus en plus violentes.

 

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D’un côté la parano de Deschamps lui fait voir des complots de partout, et de l’autre Anigo qui agit soit disant pour l’OM, mais n’hésite à mettre le bouc son dès que sa situation lui déplaît. Les critiques envers Deschamps deviennent également de plus en plus violentes de la part de certains supporters et médias. Par conséquent le départ de Deschamps fut posé, mais manque de réelle proposition (et surtout une trop grande indemnité de départ), Deschamps décide de rester. Il décide de répondre par un changement tactique à ceux qui critiquaient la façon de jouer de l’OM, bien mal lui en a pris. En effet, même si on constatait un effort de la part de l’OM de jouer plus intelligemment, plus technique, le résultat s’en retrouva des plus catastrophiques, puisque l’OM côtoya les bas-fonds du championnat. Sans obstination, Deschamps décida donc de totalement changer ses plans, de mettre au « placard » ceux qui étaient contre lui (Cheyrou le syndicaliste, Gignac le gros et Valbuena l’incompris) lors du PSG/OM après la pitoyable défaite contre l’Olymiakos. Se rendant compte qu’il n’arrivera pas à faire jouer de belle façon l’OM, Deschamps décide donc de mettre du lourd, un bon gros carré solide composé de Diawara, N’Koulou, Diarra et M’Bia (ça fait rêver n’est-ce pas…). Ce changement tactique contribuera à une étonnante remontée au classement de l’OM, et surtout à une qualification inespérée en 8e à Dortmund, lors d’un match des plus compliqués à analyser, grâce à un Valbuena énorme, qui sans rancune envers Deschamps lui offrira cette qualif. et ce dernier le lui rendra bien. Encore une preuve du talent de Deschamps, et de son magnifique pragmatisme, cependant on entend encore des voix qualifiant Deschamps de plus grand chatteux du foot, et qu’il ne connaît rien au foot et à sa gestion (comme je plains leur ignorance). Ce qui entraîna la chute de l’OM lors de la 2e partie de championnat, ce sont les luttes internes, et surtout le fait que certains joueurs ont lâché Deschamps, et également au départ de Lucho, conscient de cela Deschamps décide donc de se concentrer sur la LDC et la coupe de la Ligue. En LDC Deschamps (et je dis bien Deschamps) réussira à éliminer un Inter certes diminué, grâce à un magnifique contrôle du dos de Brandao, qui encore une fois sera mis en avant comme un fait de chance en faveur de Deschamps. Même si Deschamps a une certaine facilité à mobiliser un effectif pour un concrétiser un objectif bien précis, il faut bien avouer que même s’il y a des circonstances atténuantes, c’est un échec que doit en partie assumer Deschamps. Cela étant dit, il a tout de même fait gagner à l’OM une 3e coupe de la Ligue consécutive, un exploit pour la L1.

 

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Toutes ces années en tant que coach nous ont donc permis de discerner qui est vraiment Didier Deschamps. Pour certain, c’est un grand entraîneur, l’un de ceux qui sait le mieux analyser une situation et agir en conséquence. D’où cette réputation de pragmatique. Pour ma part, Deschamps est l’un des seuls entraîneur qui réussira peu importe où il ira. Son pragmatisme est son plus grand talent, il n’hésite pas à changer ses plans, il ne s’obstine pas et sent les coups. Par contre il a un petit défaut, c’est qu’il peut s’obstiner sur certains joueurs, même s’ils sont exclus par le groupe, exemple pour Heinze et Lucho. Au cours d’un même match il peut faire des choix qui paraissent bizarre à première vue, mais qui après analyse sont des plus judicieux. Par exemple lors d’Espagne/France, lorsqu’il remplace Menez par Sissoko, la plupart des gens on du insulter Deschamps, « mais pourquoi tu fais ça, on est en train de dominer et toi tu mets un joueur défensif en attaque », mais après explication, ce changement a permis de bloquer Jordi Alba ce qui a permis de rendre moins dangereux l’Espagne. De plus, interviewer en fin de match, ce qui a le plus étonné les espagnols, se fut les changements de Deschamps, qui les ont extrêmement perturbé.
Par contre, pour d’autres Deschamps, ne bénéficie seulement que de faits en sa faveur, d’où un sentiment de réussite uniquement du à la chance, et non à son sens tactique. Je ne m’éterniserai pas plus sur les anti-Deschamps, puisque je n’arrive pas à comprendre ce qu’on peut reprocher à ce coach, qui est extraordinaire. Je pense qu’ils ont du mal à discerner son sens tactique et le prennent pour un coach défensif, qui n’attend qu’un moment de chance pour agir.

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Pour finir, on peut se poser la question, mais qu’est-ce que peut apporter Deschamps à l’équipe de France. Pour la plupart, on pense tous qu’il va apporter son expérience, son aura, son sens tactique et qu’il réussira à créer un esprit d’équipe, dont on a pu en apercevoir un frisson lors du match contre l’Espagne. On l’espère tous.

En conclusion, on ne devrait pas critiquer un tel personnage vu l’état actuel du foot français. Si on avait plus de coach de la trempe de Deschamps, plus de coachs qui avaient son QI foot, je pense sincèrement que le foot français se porterais mieux.

 


Longue vie à toi Maître Deschamps

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